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  • Citoyens de Bretagne

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    Depuis des décennies le petit peuple, dont je fais partie, qui n’a pas accès aux grandes signatures de la presse et des médias et dont les discours n’intéressent personne, qui ne suscite pas grand intérêt en dehors des périodes électorales, cherche en vain à comprendre le sens que l’on veut donner à son existence.

    Sans qu’on lui demande dans quelle société il souhaiterait vivre, il n’est que vache à lait et serf moderne d’un système qui est fait pour qu’il reste sagement dans les limites des vitesses permises, des règlements, des lois. Ce petit peuple cocufié depuis des décennies ­d’ailleurs en quelle période ne le fut-­il pas ? – l’est, semble-­t­-il, plus que jamais par une oligarchie et une ploutocratie de plus en plus coupé avec la réalité de ce qu’il vit.

    Ainsi, ce petit peuple déboussolé ne croit plus, ce qui est un comble, à aucun de leurs mensonges, et se prépare, puisqu’il n’a pas le choix à vivre une nouvelle fois une période durant laquelle il devra écouter des discours et se préparer à mettre un bulletin dans une urne sans avoir une quelconque garantie sur les annonces de lendemains qui chantent, contraints à signer un contrat qui l’engage, lui, au moins à subir, comme il l’a toujours fait.

    Car tous les cinq ans, ils se réveillent nos prétendants, ils fourbissent leurs armes, se préparent au combat, se voient en gladiateur et ne sont que charrons, s’agitent et transpirent dans des meetings, prononcent des petites phrases, intiment des conseils à leurs adversaires, tout en préparant la grande réconciliation sans doute nécessaire mais inefficace car, comme César, «ils aiment la trahison mais détestent les traîtres »

    Là, ce sont les chantres de la démagogie de gauche dont le discours dégoulinant de bons sentiments révulse de plus en plus de Bretons et de Français. Ils nous ont vendu une société multiculturelle, une société de l’égalité vraie, quelque part le petit peuple sentait bien que la France, terre d’accueil, ne pourrait voir le jour qu’en respectant les grands équilibres, au­ delà d’un certain pourcentage, ce sont les minorités qui dicteront la loi.

    Là, ce sont les ténors de la droite. Une droite incapable de s'entendre, au pouvoir plus ou moins depuis des décennies, habile sur les discours et irresponsable sur les décisions. On lui doit : le regroupement familial, une politique d’immigration aberrante, Schengen, la supranationalité de l’Europe, le retour dans l’Otan, l’abandon de toute souveraineté nationale, l’abandon de notre monnaie (avec la gauche), la diminution imbécile et sans discernement des budgets régaliens, la suspension du service militaire alors que c’était l’occasion rêvée de créer une vraie garde nationale en sauvant la grande lessiveuse sociale.

    Démagogie enfin du Front National capable de justes constats mais dont les solutions (fermeture des frontières, renvoi des immigrants, etc...) ne peuvent s'appliquer dans un monde où le pouvoir n'appartient plus aux politiques mais à une supra nationalité de fait. Le frexit proposé n'arrangera rien car nous dépendons désormais, au dehors comme au dedans, de l'Europe et à des systèmes macro économiques sur lesquels nous ne pouvons influer qu'à la marge.

    Inutile de parler trop longuement des écolos dont le seul credo est, avec la gauche extrême, la destruction de toute identité nationale, dans une espèce de proposition dégoulinante de bon sentiment du genre, sans genre, féministe mais pour le voile, contre la guerre car c’est pas bien, contre le cancer car ça tue et le phylloxéra, une bouillie doctrinaire, boboïste et végétarienne sans proposition réelle, disparaissant dans les limbes d’une éternelle capitulation.

    Ils nous ont tous trompés et se sont trompés dans tous les domaines : ­ Défense, ils nous ont affaiblis en ne respectant aucun des engagements, aucun des budgets, révisant à la baisse à la fois les effectifs et les moyens, pire en tenant un discours d’efficacité nouvelle alors qu’il ne s’agissait que de faire en sorte que le budget de la défense soit une variable d’ajustement. ­ Politique étrangère, ils nous ont trahis et ils ont fait des choix interventionnistes hasardeux et du suivisme coupable. Pire à nouveau, ils ont abandonné toute politique équilibrée entre l’Orient et l’Occident, l’Asie et l’Europe. ­ Economie, ils ont mené une politique de désindustrialisation et uniquement monétaire basée sur le profit à court terme. ­ Immigration, ils n’ont rien vu venir ce qui est une erreur où alors ils ont menti ce qui est une faute impardonnable, ce qui a pour conséquence de menacer des équilibres culturels fragiles et la mise en place d’une réalité plus que dangereuse, le communautarisme. ­ Mondialisation, ils sont restés passifs face au pillage de nos savoirs­-faire sans mettre en place une protection douanière a minima, en laissant la Chine et les EU appliquer leurs normes et à nous les imposer.

    Alors me direz-­vous que devrions­ nous faire, après ce discours plus que révolutionnaire, un discours à la Danton, Robespierre n’étant pas loin, couper des têtes ?

    Ce n’est pas dans ma nature.

    Créer un parti ? Je n’en ai ni les moyens ni certainement la compétence et je suis totalement lucide, je n’ai aucune chance, ils tiennent les cordons et ne vont pas les lâcher...

    S’abstenir ? Peut­-être, et me retirer sur la pointe des pieds. A moins que je ne sois tenté en dernière minute par une martingale hasardeuse.

    Aller voter ? Mais pour qui ?

    Mais pour vous bien sûr. Pour vous, citoyens de Bretagne, qui refusez le chaos, et les doctrines plus ou moins viables, plus ou moins néfastes.

    J’ai la ferme conviction que le peuple breton est encore capable de discernement et de sagesse. La voix du peuple breton n'est pas éteinte.

    Ne nous perdons pas dans le néant des propositions, affirmez vos propres propositions !

  • CALAIS SYMBOLE D’IMPUISSANCE OU DE LAXISME DÉCIDÉ ?

    Calais, 17 ans d’impuissance de l’Etat en France.

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    L’impuissance de l’Etat en France, l’impuissance de l’Europe dans le monde peuvent se résumer en seul mot : Calais. Le nom de cette ville, qui est le port de transit terrestre et maritime principal pour le Royaume-Uni, symbolise à lui seul l’incapacité des Etats européens, et de la France en particulier, de maîtriser les flux migratoires sur leur territoire, d’empêcher l’immigration illégale, et d’assurer la sécurité, en l’occurrence des habitants et des transporteurs.

    L’Europe fait payer à ses ressortissants l’irresponsabilité de ses dirigeants qui ont laissé s’installer le chaos, quand ils ne l’ont pas créé, au sud et à l’est de la méditerranée. Des migrants fuient les zones de combat d’Erythrée, de Somalie, du Soudan et peuvent pour le plus grand profit des nouveaux marchands d’esclaves, les passeurs, traverser la Libye puis la Méditerranée. La traversée est assurée sur des embarcations de fortune surchargées dont certaines disparaissent en mer en provoquant des centaines de noyés, 3000 depuis janvier. Les autres sont récupérées par la marine italienne et les Garde-côtes qui disent avoir sauvé 6500 personnes en quatre jours. L’Italie n’est pas leur destination. Beaucoup se dirigent vers la frontière française, puis vers Calais pour retrouver des membres de leur famille ou de leur clan en Grande-Bretagne. D’autres viennent par la Turquie et la Grèce, du Pakistan et d’Afghanistan, en profitant de l’émotion créée par la guerre en Syrie, et en répondant à l’appel irresponsable de Mme Merkel.

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    Pour certains d’entr’eux aussi, l’Angleterre, avec laquelle ils ont plus de liens, est l’objectif. Celui-ci n’est pas tant d’échapper à la violence que de trouver des conditions de vie très supérieures à celles de leurs pays d’origine.

    L’Angleterre est une île qui a toujours bénéficié de son insularité géographique et a souvent cultivé une insularité politique. Inviolée depuis 1066, elle a su habilement s’opposer à toutes les entreprises de domination du continent, et a développé un étonnant mélange d’originalité et d’ouverture sur le monde. Elle doit sa réussite économique actuelle à un libéralisme décomplexé qui met son taux de chômage à 4,9%. Elle vient de choisir de quitter l’Union Européenne, mais elle n’appartenait déjà ni à l’Euroland, ni à l’Espace Schengen. Sa souveraineté maintenue lui permettait donc de sélectionner ceux qui pouvaient franchir des frontières plus faciles à défendre que d’autres. Si l’arrivée d’étrangers s’est révélée trois fois plus importante qu’en France et a atteint des records, il s’agit surtout d’immigrants européens attirés par le marché de l’emploi. Les clandestins africains et asiatiques restent en France alors que beaucoup souhaitent franchir la Manche. Mais la France qui ne connaît pas la prospérité britannique, fait partie de Schengen et ne contrôle pas ses frontières. C’est une passoire à l’entrée qui se termine par un mur à la sortie, à Calais.

    Londres et Paris se sont entendus lors des accords du Touquet en 2003 pour une gestion commune du problème… Sur le territoire français. Depuis, les Anglais ont voté le brexit sans doute en partie à cause du trop grand nombre d’étrangers, souvent européens, présents en Grande-Bretagne, et la France a fait la démonstration de la stupidité de ses dirigeants qui depuis le début du siècle font face sans succès à l’afflux d’immigrants clandestins non-européens.

    Devant les risques que présentaient, pour la sécurité du tunnel, les migrants venus en grande partie des Balkans à la fin des années 1990, le gouvernement Jospin, en 1999, avait ouvert à Sangatte un Centre d’accueil, confié à la Croix Rouge. 1600 clandestins s’entassaient dans ce hangar qui a vu passer 70 000 personnes en trois ans. Nicolas Sarkozy avait, dès son arrivée au Ministère de l’Intérieur, fait un « coup » dont il est coutumier. Il avait fermé Sangatte, et je l’avais applaudi à l’époque, croyant qu’il y aurait un suivi. Petit à petit, la route étant toujours la même et toujours aussi libre, le flux s’est reconstitué.

    Désormais, à Calais, il y a la « jungle », avec ses campements improvisés, ses luttes ethniques, et ses débordements sur la tranquillité des riverains. Sarkozy Président, c’est Eric Besson qui se chargea donc de faire disparaître cette présence importune en faisant raser le camp. C’était en 2009. Puis Hollande est arrivé, le désordre international s’est étendu, notamment à la suite de l’intervention calamiteuse de son prédécesseur en Libye et de sa propre politique au Moyen-Orient. La gauche est idéologiquement favorable à l’immigration. Les deux facteurs ont agi de concert pour amplifier le phénomène qui atteint des proportions inégalées. Le gouvernement, le Ministre Cazeneuve notamment, ressemblent de plus en plus aux occupants d’une barque dont la coque est percée. Ils vident l’eau sans boucher le trou.

    Entre Avril et Août 2014, le nombre des immigrés illégaux est multiplié par 7, passant de 400 à 3000. Les violences entre groupes ethniques dégénèrent. Les habitants sont victimes de déprédations et d’agressions. Ils ne se sentent plus chez eux, dans leur pays. Alors, le gouvernement, incapable de faire régner l’ordre, de remplir sa première mission, va piteusement reproduire le scénario : démantèlement progressif de la nouvelle « jungle », au sud puis au nord, dispersion des clandestins vers des Centres d’Accueil et d’Orientation (2000 places) et vers des Centres d’Accueil pour Demandeurs d’Asile (6000), création d’un nouveau « Sangatte » en Janvier 2016, le Centre Jules Ferry capable d’héberger 1500 clandestins. Le gouvernement ne maîtrise évidemment ni les flux, ni la situation, et encore moins les chiffres. Depuis Octobre, 5528 migrants ont déjà été accueillis dans 161 CAO. 10 000 nouvelles places ont été créées depuis 2012. La masse des clandestins de la jungle calaisienne est estimée à 6900. Selon les associations qui participent généreusement à ce désastre, ils seraient 10 000 et plus. Ils ont leurs « commerces ». Les juges ont suspendu l’arrêté qui les fermait d’autorité. Quoi d’étonnant que la jungle ait sa loi, dans cette curieuse démocratie où l’Etat est impuissant à protéger sa propre population en faisant respecter sa loi ?

    Les Calaisiens n’en peuvent plus. Qu’au moins leur calvaire serve de leçon. Il n’y a pas de démocratie lorsqu’un Etat n’est plus souverain et qu’il ne parvient plus à faire respecter les droits fondamentaux de ses citoyens sous prétexte d’obéissance à des traités avec l’étranger ou de soumission à des textes internationaux. Un Etat démocratique doit être maître de ses frontières, et son peuple l’unique source de ses lois que ses juges doivent se contenter d’appliquer. Qu’il y ait des droits de l’Homme qui protègent de l’oppression ne légitime en rien le passage en force des limites d’un pays, mais seulement le droit pour des demandeurs d’asile sérieux de demander l’accueil dans un pays où ils n’ont pas pénétré par effraction.

    Source : Christian Vanneste